Tout commence à la maison
- Espace EinSofi
- 19 sept.
- 3 min de lecture
Par Fanny Wancier Karfinkiel - fannywancier7@gmail.com
Traduction depuis l'espagnol - Yael E Kerpel et ChatGPT

« La violence est la peur des idéaux des autres, un contexte où elle devient destructive parce qu’en réalité il n’y a rien à craindre. » — Mahatma Gandhi
La violence qui nous entoure est telle que nous la « tenons pour acquise », une normalisation qu’Hannah Arendt — essayiste politique, philosophe et penseuse du XXe siècle — a analysée dans les régimes totalitaires, où l’on utilise une forme corrompue de l’exercice du pouvoir à des fins personnelles ou pour freiner la démocratisation des pays.
On n’a pas trouvé de réponse décisive à la question de savoir s’il existe un point critique qui déclenche l’usage de la force physique et du pouvoir. On peut dire qu’il y a des individus et des groupes qui franchissent ce seuil, et d’autres non et, sans vouloir justifier la violence, que les apparences sont trompeuses : peut-être ne s’agit-il pas de blesser autrui, mais d’abolir la frustration en éliminant les obstacles qui empêchent d’atteindre ce que l’on désire. En d’autres termes, la défaite de l’intelligence — due à une faible tolérance à la frustration et à l’incapacité de la gérer — pourrait conduire à des mesures violentes. Les comportements cruels (du latin cruentus — sanglant et, par extension, brutal) sont révélateurs à cet égard.
Franchir la barrière de la cruauté est difficile ; mais une fois dépassée, la souffrance émeut de moins en moins — comme avec le premier mensonge, la première trahison ou le premier endoctrinement — où un feu vert est donné pour continuer, et ainsi exercer le mesquin pouvoir de dégrader l’autre, le déstabiliser, l’affaiblir et, en établissant une relation asymétrique de contrôle et d’influence, le dépouiller de son humanité (dépersonnalisation), dans le but d’éliminer les obstacles qui empêchent d’obtenir ce que l’on convoite. Ce qui détruit, donc, c’est de se sentir frustré et de ne pas savoir réguler sa conduite instinctive, de ne pas consulter les expériences passées, de ne pas savoir différer l’action et de ne pas concevoir que la frustration puisse se transformer en réussite. Il est important de noter que la colère et ses variantes — irritation, indignation, mauvaise humeur, insolence, esprit de revanche — constituent le carburant de l’agression qui mobilise l’action, même si elle n’est pas toujours nuisible : par exemple, il est rare de ne pas s’indigner face aux abus envers les enfants.
Comment cesser de blâmer les autres pour les obstacles que pose notre propre incapacité ou les empêchements « naturels » qui existent ? Comment obtenir des réussites sans nuire à autrui ? Comment accepter ce que nous ne pouvons pas changer ?
À titre préventif, il est important de comprendre que l’enfance est une période critique pour le développement des troubles mentaux et émotionnels qui peuvent tôt ou tard déboucher sur des actions violentes. Se fâcher contre les émotions des enfants — même des bébés lorsqu’ils pleurent — les minimiser, les réprimer ou les punir au lieu de les comprendre, engendre, conjointement avec la dépression maternelle, des enfants anxieux, dépressifs ou agressifs, qui grandissent sans savoir gérer leurs émotions. Afin de générer empathie et respect — deux valeurs fondamentales pour la coexistence humaine — ne négligeons pas les comportements qui provoquent peur, culpabilité ou honte au sein du lien familial. Tout commence à la maison.
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Fanny Wancier est consultante et conférencière internationale, experte en intelligence émotionnelle, en confiance intelligente et en communication.
Elle a accompagné des organisations de renom telles qu’Ecopetrol, la Banque mondiale de la femme, Bavaria, Seguros Bolívar, la Fundación Proyecto de Vida et le Country Medical Center, en Amérique latine, en Europe et aux États-Unis.
Formée en psychologie et diplômée en conseil psychologique de l’Université del Valle, elle s’est spécialisée en thérapie familiale systémique au Centre de psychothérapie et psychanalyse de Bogotá. Elle possède également une solide formation artistique : musique, arts plastiques et arts de la scène, qui enrichit sa vision intégrative de l’être humain.
En plus de son rôle de consultante et de conférencière, Fanny Wancier a mené des projets de psychothérapie avec adultes, organisé des séminaires à Quito, enseigné aux Arts plastiques au Conservatoire départemental du Valle del Cauca et présenté ses œuvres lors du Festival de la culture caribéenne à Bogotá. Elle a également été actrice principale dans deux courts-métrages récents.
Son parcours éclectique et son expertise font d’elle une professionnelle unique, alliant rigueur académique, expérience clinique et sensibilité artistique, au service du développement humain et organisationnel.
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